mercredi 15 novembre 2006

Cent à la trentaine


Berlusconi a dit un jour de lui: "Viera giocca como un camelo" (en français "Viera joue comme un chameau"), lors de son éphémère passage dans le club rossonero, en 1996. Dix ans plus tard, le "chameau" est sur le point de feter sa 100e en équipe de France, dans un Stade de France qui l'avait découvert un fameux soir de juillet 1998 et où il avait offert un caviar à Manu Petit pour le troisième but des Bleus. Remarque mal avisée ou constat réaliste sur les performance d'un gamin de 20 ans, trop tot confronté au haut niveau? Le charismatique et très médiatique président du Milan A.C n'a peut etre pas la réponse à cette question mais une chose est sure: Il se mort les doigts encore aujourd'hui de l'avoir brader à Arsenal.
Car c'est bel est bien le club londonien, et en particulier le magicien Wenger, qui a permis à Pat d'arriver là où il en est aujourd'hui. C'est sous la tunique des Gunners qu'il connu sa première cape en Bleu, le 26 février 1997. Débarqué à à peine 21 ans en équipe de France, Viera a su rapidement se rendre indispensable, en témoignent les 99 séléctions honorées en l'espace d'une décénnie. Profitant aussi de la retraite de ses amis du milieu, Deschamps et Petit, Patrick Viera est vite devenu une sorte de tour de controle du milieu de terrain, un subtile mélange de puissance physique et d'aisance technique. Le néo-intériste a été de toutes les grandes campagnes des Bleus sur la scène internationale, et il en est devenu peu à peu un pillier à l'instar des Zidane, Henry et autre Barthez.
L'équipe de France peut se résumer à une grande histoire d'amour pour Viera: avec des hauts (champion du monde et d'europe) mais aussi des bas (fiasco du mondial asiatique en 2002). Mais comme dans toute histoire, on ne préfère en retenir que les cotés positifs, glorifiants, à l'image de ses prestations lors de la dernière Coupe du Monde. "Viera is back" était alors le leitmotiv des médias, enchantés du "rideau de fer" qu'il formait avec son compère du milieu, Claude Makelele. Le géant au célèbre numéro "4" était revenu aux affaires et cela s'était ressenti dans les performances des bleus et dans le moral des français. Viera s'offrait meme un final majestueux dans l'arène surchauffée de Berlin et comptait bien accrocher une seconde étoile à son maillot. Le destin en décida autrement.
Aujourd'hui, "Pat" a tourné la page. Il s'est consolé cet été par un transfert chez les nerazzurri, probable pied de nez au président milanais qui l'avait sous estimé dix ans auparavant. Ce soir, dans un SDF tout acquis à sa cause, il est certain que Patrick va tout faire pour que sa centième ne se transforme pas en tragédie grecque. Le premier acte, joué en été 2004 sur les planches lisboètes, avait donné un final cornélien et avait précipitée la fin d'une génération. Nulle doute que, devant son public, Viera et compagnie vont faire de tout leur possible pour laver l'affront et écrire une fin moins dramatique.

Romain

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