mercredi 15 novembre 2006

Road to Le Mans


L'air est assez frais en ce samedi 11 novembre, la grisaille plane tranquilement sur la métropole, les klaxons retentissent, le pavé a droit à sa dose de polution quotidienne et les sans abris trinquent aux pieds des passants...à première vue la capitale s'apprete a passer un week end des plus banal.
Pourtant quelques personnes s'activent autours du parc des princes, ah oui c'est vrai, aujourd'hui le PSG se déplace au Mans et bien entendu, comme à chaque fois, il traine avec lui sa horde de supporters sauvages et incontrolables.C'est fou quand meme ce que les gens arrivent a gober, cela m'a toujours fasciné.Comme si tous les supporters de foot étaient des beaufs ilettrés assoifés de biere et friants de bonnes bagarres.A vrai dire j'ai du mal a leur en vouloir, ils sont comme la majorité des personnes de notre époque, formatés par les journaux, abrutis par la télévision, sagement réduits à rester toute leur vie de simples recepteurs passifs et dociles.Si cela les amuse de croire que nous sommes tous comme on nous décrit alors qu'ils le croient, l'ignorance est la plus ancienne des vertus et je n'aurais pas assez d'une vie entière pour les convaincre un par un du contraire.
C'est donc mauvaise réputation en poche que nous nous réunissons au pied de la tribune G en ce début d'après-midi.Venus de tous les coins de l'ile de france et parfois meme de bien plus loin, chacun d'entre nous est animé de la meme passion, de la meme ferveur et du meme enthousiasme.Ici pas de place pour la différence.Les religions, les origines, les convictions politiques sont mises de coté et tout le monde se rassemble derrière le Paris St Germain et ses couleurs rouge et bleu.
Arrive l'heure du départ, le groupe enfin au complet, nous investissons les deux cars qui nous sont reservés.Direction Le Mans et son stade Léon Bollé.
Certains trouvent cela absurde de soutenir à ce point une équipe et ne voient pas l'interet de se déplacer aux quatres coins de l'hexagone pour suivre 11 crétins qui courent après une balle.Je peux les comprendre, je ne saurais d'ailleurs pas leur dire pourquoi nous le faisons et c'est ce qui fait toute la beauté d'une passion, elle ne s'explique pas.Nous on aime Paris et on en est fier, inutile d'aller chercher plus loin.
Durant le trajet certains lisent, d'autres refont le match avant meme qu'il n'ait commencé, il y a ceux qui chantent, ceux qui boivent, ceux qui s'agitent, ceux qui fument et ceux qui comme moi sont tout simplement heureux d'etre là. A travers une brume qui propage dans le car comme un parfum de hollande, on peut sentir une odeur de joie, de paix et d'harmonie qui flotte au-dessus de nos têtes.Nous n'avons pas tous le meme age, les même origines, nous ne venons pas tous du même milieu, mais aujourd'hui nous sommes ensemble, unis derrière notre équipe et c'est ce qui fait notre force.
A une centaine de kilomètres du Mans, nous effectuons un arret sur une aire d'autoroute. En nous voyant arriver, le magazin s'empresse de baisser ses grilles.Réputation quand tu nous tiens..."Allez allez ouvre nous ta porte, fais pas ton relou, nous on a des sous, on volera pas tout" entonnent certains.Inutile les portes resteront inlassablement fermées.Nous décidons de partir avant que les gendarmes que l'on sait si aimables viennent nous pousser vers la sortie.Au fait quelle loi nous interdit de nous arreter ou bon nous semble? Nous n'aurons jamais l'explication, il ne faut pas oublier qu'aux yeux de l'état, nous ne sommes qu'une bande de sauvages. Qu'importe nous en avons vu d'autres et il en faudra bien plus pour nous décourager.
"Bienvenue dans la ville du Mans", nous y sommes, les bus pénétrent dans la capitale sarthroise et arpentent une à une les ruelles qui mènent au stade.L'exitation monte peu à peu et l'engouement se fait de plus en plus palpable.Enfin on aperçoit l'arène du soir, le stade Léon Bollé.Tour à tour nous descendons du bus, les billets se distribuent et chacun se fraie un chemin comme il peut parmis la foule qui s'entasse devant la tribune "visiteurs". Les crs fouillent minutieusement chaque supporter et controlent matériel et drapeaux avec attention. Nous parvenons à l'intérieur, la tribune parisienne est séparée en deux parties, auteuil à droite et boulogne à gauche.Tant mieux, je me fais une joie de ne pas etre dans le meme parcage que ceux de boulogne, la mauvaise image que l'on traine c'est leur faute.Chez eux beaucoup confondent les rencontres du psg et les meetings du fn.Cela me rend triste de voir des racistes supporter la meme équipe que moi, mais personne au club ne semble s'en émouvoir, en témoigne la dissolution forcée des tigris la saison dernière.
Pour ce soir en tout cas nous ne serons pas mélangés, la soirée s'annonce d'autant plus belle.Le coup d'envoi est donné.Paris pose son emprise sur le match et ouvre logiquement le score sur pénalty par Bonaventure Kalou.Enorme explosion de joie dans la tibune, tout le monde se congratule, les chants redoublent d'intensité et ce n'est pas l'égalisation de Lucau juste avant la pause qui change quoi que se soit."Allez Paris, Allez Paris, ou tu es nous sommes là, tu ne seras jamais seul car nous deux c'est pour la vie".La deuxième mi-temp met en scène une belle domination parisienne gachée par un manque de réalisme flagrant.Le match se termine sur le score de 1-1.Les joueurs nous saluent, j'en profite d'ailleurs pour récupérer le maillot de Rozehnal.Et puis nous regagnons les cars, ça y est c'est finit pour ce soir, nous rentrons sur paris pour une bonne nuit de sommeil avant de se replonger dans nos vies quotidiennes...et meme si aujourd'hui nous n'avons pas gagné, Paris reste magique dans nos coeurs...et ça pour toujours.

Alex

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