mardi 21 novembre 2006

Ne touche pas à mon Pot !!!


Voilà encore un des thèmes qui n’a pas été abordés par les divers candidats à la présidentielle de 2007 : quid de la situation du cannabis ? En effet, face à la croissance exponentielle du nombre de consommateurs de la célèbre plante à sept feuilles, la législation française apparaît « obsolète ». Notamment au regard de ses voisins européens et mondiaux qui, en reconsidérant les enjeux inhérents à la marijuana, ont dans l’ensemble assoupli leur répression. Ainsi, l’Espagne, notamment depuis deux ans, a autorisé la dépénalisation du cannabis à usage personnel. Bien sûr, cela ne s’applique pas dans le cadre de la consommation dans un lieu public ou d’un trafic, mais la loi se veut plus conciliante pour les petits consommateurs. Autre pays, autre exemple. Depuis mi-octobre, la législation italienne autorise le recours au cannabis dans un cadre thérapeutique uniquement. Toutes ces initiatives prises par nos voisins sont une réelle volonté des gouvernements à prendre au sérieux les réalités actuelles concernant cette drogue douce.

La France fait figure de mauvais élève (ou de bon, à chacun son point de vue) sur le sujet puisque sa position est ambiguë. Officiellement, le cannabis est considéré comme une drogue dite « douce » depuis la loi de 1970 sur la législation des stupéfiants. Les peines de prison encourues sont variables suivant la quantité et le rôle de la personne interpellée. Cependant, face à l’explosion du nombre de consommateurs, de plus en plus précoces, le respect de la loi se fait par intermittence. Ainsi, lors d’un contrôle, les policiers n’embarquent pas systématiquement les individus ayant du « matos » sur eux, surtout si cette quantité se révèle infime. De même, lors d’un procès, si la personne ne comparait que pour détention, alors une alternative thérapeutique et anonyme est proposée.

Le manque de transparence de la loi de 1970 est flagrant et chacun peut l’interpréter comme il l’entend, en fonction de ses expériences personnelles. De plus, avec l’arrivée de Sarkozy au ministère de l’intérieur, est apparue l’assimilation consommateur-revendeur. La volonté du gouvernement français apparaît donc en totale contradiction avec celle de ses voisins car cette assimilation n’est en fait qu’une manière détournée de durcir la législation concernant la ganja. Le petit Nicolas, très réticent à l’égard de cette plante aux vertus insoupçonnées, a même proposé des amendes pour les simples consommateurs, très dissuasives au regard des tarifs. Mais ces mesures répressives ne semblent pas être une solution appropriée à la situation actuelle. En effet, on estime aujourd’hui en France que le nombre de consommateurs réguliers de « beuh » et de « teushi » avoisine les 6 millions, soit un peu moins de 10% de la population. Le profil-type du « fumeur de oinj » serait celui-ci : un homme, âgé de 18 à 25 ans, ayant des « souris » (filtre de la cigarette servant généralement a tassé le pétard) dans son paquet de cigarettes et des longues feuilles OCB. Ces dernières sont d’ailleurs la plus grande hypocrisie de l’Etat à l’égard du consommateur de cannabis. Vendues librement chez les buralistes, parfois sous forme de rouleaux, leur prix n’a cessé d’augmenter depuis plusieures années. On observe ainsi une dualité paradoxale : l’Etat combat farouchement le cannabis, mais ne crache pas sur la manne financière qu’il génère. Pas folle la mouche…

Concernant l’usage thérapeutique, la France est encore en retard par rapport à ses homologues. Utilisée notamment pour ses effets analgésiques (qui suppriment la douleur) en phase terminale de cancer, elle est aussi très efficace contre … L’asthme !!! Là où certains pays ont fait un effort de distinction entre usage thérapeutique et récréatif, notre patrie demeure aveugle. Alors certes, le cannabis possède des effets psychotropes (qui modifient notre comportement…), altère la mémorisation immédiate. Mais l’hypocrisie de nos hauts dignitaires à l’égard d’une des premières plantes cultivées par l’Homme ne peut perdurer ainsi. Ancrée dans certaines cultures telles que le rastafarisme, permettant une élévation à la réflexion, le cannabis demeure néanmoins un sujet sensible. Une simple constatation cependant: il faut environ 20000 joints pour approcher une dose mortelle, là une simple bouteille d’alcool fort peu entraîner des dégats irreversibles. À méditer…

Keumé

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Yeah Keumé :D
Pas mal ton article, tu te démmerdes.
Agree, la bouteille d'alcool est beaucoup plus dangereuse qu'un misérable petit join, il n'y a qu'à voir les catasrophes liées à "la bouteille" en Russie.
A bon entendeur, salut !